Au cœur du Bocage Mayennais

de 512 -814


Notre province fut conquise par les Francs de race Germanique et fut détachée de l'Armorique. Aucun sentiment de haine n'animait les barbares à l'égard du monde et de la civilisation romaine. Loin de vouloir détruire l'Empire c'est en qualité de fédérés, c'est-à-dire d'alliés militaires qu'ils vinrent d'abord s'y établir. Et les Francs s'installèrent chez nous d'une manière assez pacifique, d'autant que Clovis, le chef des Francs à cette époque, s'était donné à L'Eglise… A cette paix succède une période de troubles de vandalisme de pillages et notre province ne retrouva sécurité qu'avec les sages lois de Charlemagne… En 810, pour défendre ses frontières sans cesse menacées. Charlemagne institua des territoires militaires appelés "Marches" que gouvernèrent plus tard des Margraves ou Marquis. Il y eut la Marche de Bretagne. Bructagium : devenu Bruciacus et à nouveau Brictiagus (Brecé) faisait partie de celle-ci et se détachait définitivement de l'Armorique.

814 – 972 - 1135

A la mort du magnanisme et pacifique conquérant les peuples recommencèrent à s'agiter… Il s'ensuivit des luttes continuelles entre les provinces du Maine, de la Normandie et de la Bretagne… Les maisons étaient brûlées, les bestiaux enlevés, les moissons ravagées la disette s'ensuivait pour le peuple. Sous l'égide des Seigneurs princes du Bas Maine, le peuple aida à la construction des forteresses capables de l'abriter contre les attaques. C'est ainsi que furent élevés des châteaux aux épaisses murailles ; entourés de remparts solides et de fossés profonds, remplis d'eau. Les châteaux de Favières, du Parc et de l'Ecluse avaient cette conformation et datent de cette époque
Sitôt que la cloche d'alarme annonçait l'approche de l'ennemi, le cultivateur (ou serf) quittait sa charrue et accourait au château en poussant devant lui les bestiaux pour prendre la défense commune.
Vers 965, le pays revenait à la Bretagne et en 972, il appartenait encore aux Bretons. Méen de Mayenne était un seigneur Breton, qui, si l'on en croit certains chroniqueurs donna son nom à la ville de Mayenne.

En 1135, Ruellon, appartenant à la famille de Gorrham, Seigneur de Gorron, mit en chantier la construction de l'Eglise actuelle de Brecé dont il fit donation aux moines de Marmoutiers… La paix et la prospérité revinrent avec Méen de Mayenne qui réussit à conquérir l'amitié des Seigneurs de Favières, du Parc et de l'Ecluse… Un monastère situé à la Vieuville était une obédience de Mayenne.

1100 – 1270

Cette époque était le temps des croisades. Trois seigneurs de la paroisse de Brecé Amelin de l'Ecluse, Lambert de l'Ecluse et Geoffroy de Brecé, prirent part à la seconde croisade dirigée par le roi Louis VII de France et Conrad III d'Allemagne.

Ils partirent au nombre de 108 de Mayenne. Il n'en revint que 35. Les trois seigneurs de Brecé devaient comme le plus grand nombre mourir dans le désert du Sinaï, en l'exécution de leur fière entreprise. Une dalle funéraire comémorant la mémoire de ces chevaliers morts aux croisades se trouve déposée tout près de l'Eglise.


1300 – 1500

La guerre de cent ans dura de 1328 à 1453.
Pendant plus d'un siècle, les anglais dont les rois nous disputaient la couronne de France, s'étaient répandus dans toutes les provinces du royaume. Celle du Maine fut une des plus exposées à leurs ravages. C'est pourquoi, on y envoya des troupes et on en fortifia les places que l'on confia à d'habiles capitaines. C'est à cette époque, vers l'an 1341 que fut construit le château du châtaignier.

1500 – 1789

Notre contrée fut durement éprouvée par les guerres de Religion qui affligèrent la France de 1562 à 1598. En 1592, le conte d'Essax, général anglais arrive à Mayenne. Son passage à Ambrières, Brecé, Gorron, Ernée fut marqué par de cruelles sauvageries.


Les guerres de religion terminées, la province du Maine retrouve le calme… Vers 1600 sous les auspices de cette paix, Brecé bénéficie d'une certaine prospérité liée à l'impulsion donnée à l'agriculture par Sully.

Progressivement, les seigneurs disparaissent laissant place à des noms moins illustres. Quand arrive la révolution de 1789, ces petits propriétaires seront dans une situation suffisamment aisée, pour acquérir les biens des proscrits.

La gabelle était un impôt sur le sel qui dura de 1340 à 1789, dont le monopole exclusif appartenait à l'état. Le prix du sel variait suivant les provinces. Tout individu devait acheter une certaine quantité de sel. La province de Bretagne ne payait par la Gabelle alors que le Maine en supportait tout le poids. La Contrebande s'installe entre les 2 provinces, mais toute personne prise avec du sel de contrebande était envoyée aux galères.

1789

Dans les archives de Brecé, on ne trouve aucune trace de cette époque troublée… Les gros propriétaires ayant acquis des titres de noblesses vont émigrer vers l'Allemagne et l'Angleterre : il faut arriver en 1797 pour pouvoir relier au passé.

Une réunion a lieu dans l'Eglise le 17 Nivôse an VI (6 janvier 1797). Elle est présidée par le plus ancien de la commune pour procéder à l'élection d'un agent municipal ou maire Monsieur Antoine Lemarchand est élu.

Le 10 pluviôse an VI (30 janvier 1798) l'arbre de la liberté fut planté dans l'endroit le plus apparent du bourg , place de l'Eglise.

Le 30 ventôse suivant 19 mars 1798, on assista à une fête de "la Souveraineté du Peuple". Monsieur François Pays devenu entre temps maire de Brecé se rendit à la mairie avec son adjoint Monsieur René Forêt. Douze vieillards et les quatre jeunes gens les plus instruits des écoles publiques. L'instituteur Greffier lut la Loi à l'assistance et on se rendit sur les lieux de la fête qui se déroula avec toute la magnificence possible.

« Vive la République »… Les 12 vieillards convoqués étaient :

MM. Jean Lefizelier, de la Bannetière
Matthieu Lefizelier, des Abattis
Michel Barré, de la Mariais
Michel Gendre, de la Bersonnière
Guillaume Demeslay, de la Cocherie
Julien Roger, de la Cruchère
René Lecourt, du Vieux Sou
Matthieu Bignon, de Grappay
Pierre Bignon, de Grappay
René Joubain, de Nancé
Guillaume Vaugeois, du Chemin
Julien Barré, du Chemin

Les 4 jeunes gens intelligents étaient MM. Julien Moussay, Guillaume Heuveline, François Pays, Michel Sonnet... A suivre...

Cette commune a porté successivement les noms de BRICCIUS (gallo-romain), puis BRICCIACUS en 616, BRECIO au XIème siècle, BRÉCÉ avec accents et BRECÉ avec un accent.

Des recherches réalisées en 1988 au sein de la commune ont permis de découvrir sous une épaisse couche de terre, des fossés et des bassins creusés dans le sol et vraisemblablement liés à une activité artisanale de poterie à l'époque gallo-romaine. De nombreux objets en céramique et des fragments de silex ont été recueillis au cours de ces fouilles, tout laisse à penser que l'Eglise a été construite sur une ville Gallo-Romaine.

Une voie Romaine reliant jadis Jublains à Avranches traverse le territoire communal. On y trouve quelques traces et notamment deux stèles Gauloises déterrées et implantées sur le chemin à l'entrée de la ferme de la Mottrais.

De la féodalité, nous savons que quatre châteaux forts ou Seigneureries ont existé à BRECÉ : le Parc d'Avaugour, Favières , l'Ecluse et le Bourg.

 

 

Le Blason de Brecé a été composé en août 1999 par Monsieur MOLINIER. Il se décrit ainsi : "D'azur à une fasce fuselée d'or accompagnée de six fleurs de lys d'argent, 3 en chef et 3 en pointe."

L'azur et la fasce sont la reprise d'une partie du blason de Favières, seigneur de Brecé. Les six fleurs de lys d'argent sont la reprise partielle du blason de la famille Chappedelaine également seigneur de Brecé.

Les ornements représentent du blé afin d'honorer l'agriculture du village.

Enfin, la couronne de tours est le symbole échu aux communes.